Ado au zénith ?

Le 11 mars 2024 à Paris, c’est tenu un des plus gros concert de l’année en matière de pop japonaise, en effet, le Zénith de Paris à accueilli Ado une des utaites les plus en vogue du moment.
N’étant vraiment pas au fait de la scène utaite (ni même de tous ce qui gravite autour de la scène vocaloïd en générale ), mais ayant quand même entendu parlé d’Ado et appréciant certaines de ses chansons (je l’ai par exemple découvert en 2020 via une recommandation Youtube pour sa chanson Usseewa) , et ayant regardé certain de ses lives je me suis quand même décidé à acheté une place, et quitte a aller à un gros évènement, autant faire les choses bien: je me suis donc rendu au concert avec des places en « early acess ».
A la base, je pensais juste assisté au concert, profité du spectacle et c’est tout, mais de l’arrivée au Zénith a la fin du concert, et maintenant que l’euphorie du moment est retombée, plusieurs petites réflexions m’ont fait dire: « tiens pourquoi ne pas en faire un article ».

Avant  de commencer, je me permet de préciser une chose qui peut paraître futile mais qui je pense est quand même bon de rappeler:
– Premièrement, on ne juge pas un concert, qui est un spectacle vivant, comme on juge un disque qui est quelque chose de figée.
– Deuxièmement, je ne fais partie d’aucun fandom , et avant d’être un auditeur de musique japonaise je suis avant tout un passionné de musique et en tant que passionné de musique aimant trainer dans des concerts divers et variés, il y a des choses qui m’ont un peu dérangé durant cette soirée, donc voyez cette article juste comme l’avis d’une seule personne sur les environs 6000 qui étaient présentent ce jour-là, oui juste un avis autour du concert. Si vous voulez vraiment un autre avis bien mieux préparé que le mien je vous conseil de lire l’article paru sur le site Néant Vert sur lequel je suis tombé durant l’écriture de cet article (d’ailleurs c’est pas fait exprès mais on a utilisé le même jeu de mot pour le titre de l’article, certes le jeu de mot était facile mais je préfère précisé que c’est une coïncidence fortuite).

18h : entrée dans la salle

Après avoir attendu un peu plus de 2H sous la pluie (les joies du mois de mars) les portes pour les « early access » s’ouvre, on nous donne notre bracelet du concert et le petit cadeau offert a tous ceux qui ont eu la chance d’avoir des « earlys ».

Franchement le coup de la médaille en cadeau c’est tellement beau que j’en ai la larme a l’oeil, sérieusement, je suis le seul y percevoir une petite ironie? Ça fait un peu : « A toi qui as payé ton billet plus cher pour avoir le droit d’être devant en fosse, nous te décorons et acceptons ta place dans le grand ordre des colombidés… Puisse ton roucoulement nous accompagner jusqu’au bout de la nuit… »
Clairement ne crachons pas dans la soupe, recevoir ce genre de petits goodies qui au premier coup d’œil ont l’air de bonne facture ,ça flatte un peu l’égo, (et peut avoir une utilité pour les cosplayeurs) donc ça fait quand même un peu plaisir, mais même de bonne facture, la médaille reste un simple bijou fantaisie usiné en chine emballé dans un simple sachet en plastique… la mettre dans un petit écrin ça ne demandait pas grand chose et ça aurait pu faire toute la différence entre une simple babiole qui finira dans une boîte a souvenir et un vrai objet collector exposable sur une étagère digne d’une première tournée mondiale.
Me voilà donc entré dans le Zénith et pour faire honneur a mon nouvel ordre, direction les stands de merchandisings pour faire chauffer la CB, et là on nous annonce qu’il n’y a plus de CDs, ni de vinyles,et plus de posters… Génial…
(Oui je sais bien qu’il y avait des stands de merchandisings ouverts en début d’après-midi à l’extérieur de la salle, mais quand on prends des places en « early access », on les prends généralement aussi pour avoir certaines facilitées, notamment: éviter d’avoir a ce pointer en file d’attente dés poltron-minet pour espérer avoir le produit que l’on veut…).
Je ne m’étendrai pas plus sur le merchandising et ces prix dans les normes japonaises, mais prohibitifs pour le marché français (ainsi qu’au designs des tee-shirts loin d’être sans reproche), mais retenez juste bien ces mots: « normande, montbéliarde, vosgienne, brune des Alpes et prim’Holstein  » et ayez les toujours en tête quand vous allez voir des concerts d’artistes japonais en France car c’est toujours ainsi que le public européen est vu au Japon.
Si vous trouvez que je suis de mauvaise fois, je n’ai aucun soucis avec ça mes chères Marguerite et Clarabelle , mais posez-vous les bonnes questions, par exemple: est-ce que vous auriez payez 42€ un CD d’une édition simple ou 50€ un vinyle si c’était pour un artiste d’une autre nationalité?

20H00 début du concert

Une fois arrivé dans devant la scène on est accueilli par ce message en gros et en anglais sur l’écran devant nous:

(on notera le fait que la tourné passe par la Belgique, la France, Et l’Allemagne mais que personne dans le staff n’est jugé bon de traduire ça dans les langues parlées dans ces trois pays…)

Quand on va voir des artistes japonais en concert, ce n’est pas quelque chose de choquant, et beaucoup de salle de concert interdisent également de le faire au Japon (de ce que j’en ai vu en tout cas). par contre l’excuse sortie par l’annonceuse au micro en mode « c’est pour garder la magie intact »,sur qui ça va fonctionner sérieusement? dite le clairement que c’est pour une histoire de droit d’auteur et pour garder le contrôle sur l’image de l’artiste, car, primo, l’honnêteté c’est bien, et secundo, c’est totalement valable et compréhensible comme raison. De plus, qu’est-ce que c’est agréable de passé un concert en 2024 sans avoir un type devant nous qui passe son temps avec le téléphone en l’air! (en allant plus loin, quand on va au cinéma ou au théâtre, on ne prends pas de photo de l’écran ou de la scène, donc pourquoi cela devrait-il être différent lors d’un concert?).

La scène était disposé ainsi: au centre Ado dans sa cage (qui lui permet d’assurer le spectacle tout en gardant son anonymat grâce a un habile jeu d’ombre) a droite du publique la claviériste et le guitariste et a gauche du publique le bassiste et le batteur. Rien de bien folichon donc : le combo batterie, basse guitare, clavier, voix, c’est la base de tout bon morceaux de pop japonaise digne de ce nom.

Les lumières s’éteignent, c’est parti pour 1h40 / 1h50 de spectacle (pas besoin de le préciser, mais c’est une durée plus que correct pour un concert).

C’était la première fois que j’assistais a un concert au Zénith de Paris, et bon sang c’est quoi cette salle: habitant en province, on entend souvent parlé du Zénith comme faisant partie des salles mythiques parisiennes donc je m’attendais a avoir un son de qualité pour la soirée… En fait non ! : L’acoustique de la salle est du même niveaux qualitatif que la Halle Tony Garnier de Lyon (sauf que la Halle Tony Garnier a au moins l’excuse de ne pas avoir été pensé comme une salle de spectacle a l’origine). Pour donner un aperçu, en étant placé relativement proche de la scène, j’avais l’impression qu’au niveaux de la basse, celle-ci était sous mixé, et vu que les japonais ont souvent tendance a rajouté de la compression sur le son de leur basse, celle-ci était quasiment inaudible (c’est dommage parce que les ligne de basse sur les morceaux d’Ado sont qualitatives et ne pas pouvoir pleinement profiter de ces lignes de basse m’a quelque peu frustré) . Par contre au niveaux des aigus, ceux-ci était parfaitement audible, quant au mediums, il me semblait un peu noyé entre tout ça mais néanmoins convenable. L’avantage c’est qu’en étant devant en fosse,j’ai pu parfaitement profiter de la voix d’Ado, par contre j’espère que pour les personne situés aux gradins voir même au fond de la fosse, n’ont pas eu droit à des aiguës de moindre intensité et un son un peu trop basseux.

En parlant de la voix d’Ado, j’avais peur qu’elle pousse sur sa voix jusqu’à l’exagération et la caricature, comme elle pouvait le faire dans certains lives que j’avais pu voir d’elle (comme ici par exemple), mais au contraire elle était maîtrisé, puissante sans être criarde et donc double effet kiss-cool sa voix se fatiguait moins, ses vibratos étaient plus justes et les notes aux extrémités de sa tessiture vocale sonnaient de manière plus agréable (concrètement, elle a pris du niveaux. A t’elle travaillé tout cela avec des coachs vocaux? c’est fort probable).

Scéniquement parlant, c’était beau: aussi bien au niveaux des écrans placés derrière les musiciens, qui diffusaient des animations propre a l’univers de chaque chanson, des jeux de lumières de la scène , que de la prestation d’Ado en elle même qui bien que limité en terme d’occupation de l’espace par sa cage arrivait quand même a dégagé de la prestance, de la classe et de l’élégance, à chaque chanson, on en prenait plein les yeux !
Les musiciens qui l’accompagnait quant a eux étant très bon et remplissaient parfaitement leur office (comme on pouvait s’en douter). De mon emplacement, je voyais très bien le guitariste et la claviériste et le guitariste avait l’air assez fatigué (mais en plein milieux d’une tournée mondial c’est compréhensible), par contre mention spéciale à la claviériste qui contrairement a son collègue était tout le temps souriante et ultra énergique.

Setlist:
– Shin jidai (新時代)
– Usseewa (うっせぇわ)
– Lucky Bruto (ラッキー・ブルート)
– Readymade (レディメイド)
– Rebellion (リベリオン)
– Utakata Lullaby (ウタカタララバイ)
– Motherland (マザーランド)
– Gira Gira (ギラギラ)
– Tot Musica
– Aishite Aishite Aishite (愛して愛して愛して) – reprise de Kikuo –
– Watashi wa Saikyou (私は最強)
– Ashura-chan (阿修羅ちゃん)
– Kura Kura (クラクラ)
– Yoru No Pierrot (夜のピエロ) – TeddyLoid remix –
– Kokoro to iu Na no Fukakai (心という名の不可解)
– Mayonaka no Door〜Stay With Me (真夜中のドア〜Stay With Me) -reprise de Matsubara Miki –
– Interlude –
– Show (唱)
Rappel n°1
– Gyakkou (逆光)
(d’ailleurs sur la version CD c’est Ue-chan qui a enregistré la basse [l’information est inutile ici mais ça me permet de mentionné une nouvelle fois Maximum The Hormone])
– FREEDOM
– Senbonzakura (千本桜) – reprise de Kurousa-P)
Rappel n°2
– Odo (踊)

évidemment pour une tournée d’une telle envergure chaque concert a été parfaitement travaillé et excellemment millimétré et donc forcément la setlist et l’ordre des chansons reste la même durant toutes la tournée, Les personnes assistant a plusieurs dates de la tournée n’auront donc aucune surprise quant a celle-ci.

Au final on a une setlist très bien équilibré et d’une durée vraiment honnête , entre les chanson issues de son premier album, celle issue du film One Piece RED et ses singles, on a affaire a un très bon résumé de sa carrière, même si je trouve qu’il aurait fallu mettre « Show » en seconde chanson, histoire d’avoir une mise en bouche avec « Shin Jidai » puis « Show » qui vient directement annoncer au publique « ça y est fini de rigoler on entre dans le vif du sujet » et finir par un « Usseewa » bien énergique qui a largement sa place pour motivé un rappel.

Néanmoins ce concert n’était pas exempt de défauts:
le premier défaut: la prestation des musiciens assez décevante pour un concert. Attention ils étaient tous très bon, qu’on soit bien clair la dessus, seulement ils n’ont pas eu de place, il se sont juste contenté de joué les morceaux tel qu’ils sont en version studio, et ce n’est pas parce que qu’un concert est millimétré qu’on ne peux pas prévoir un créneaux pour eux, (en rallongeant la mise en place des parties instrumentales sur certaines chansons par exemple), on est dans un spectacle vivant a la base! Aller a un concert pour avoir les musiques comme elles apparaissent sur la partition sans aucune modification, franchement autant rester chez soi a écouter les mêmes chansons sur sa chaîne HI-FI assis dans son canapé.
Mention déshonorable à sa reprise de « Mayonaka no Door », déjà depuis que trois américains ont découvert les trois-quatre même artistes des années 80, les japonnais se sont rendu compte qu’il y avait de l’argent à se faire sur des titres considérés comme vieillot à peine moins d’une décennie avant, ils se sentent obligés de toujours placé une référence a cette période, quitte à devenir de plus en plus redondant. Mais surtout, quel est l’intérêt d’une telle reprise, joué a l’identique? Ce genre de prestation est sympathique quand on parle d’une vidéo YouTube en mode cover ,ou pour des concerts de groupes amateurs qui cherche a gagner de l’expérience, mais durant un concert d’un tel niveau, l’intérêt musical pour ce genre de chose est plus proche du néant qu’autre chose. C’est aussi valable sur CD, et c’est pour ça que son album Ado’s Utattemita Album est largement oubliable tant il ne présente que peux d’intérêt, d’autant plus que quitte a reprendre un titre issu de la période fin 70, première moitié des années 80, pourquoi ne pas avoir joué sa reprise de « kazari janai no yo namida wa » de Nakamori Akina qui figure sur ce même album et qui aurait au moins eu le mérite de changer un peu des sempiternels mêmes titres issus de cette période qu’on bouffe jusqu’à l’indigestion. (si j’étais mauvaise langue, je dirais que c’est parce que statiquement parlant sa reprise d’Akina Nakamori n’a pas générer assez d’engagement à l’étranger si on la compare à l’original de Matsubara Miki).
Le second défaut, c’est le rapport qu’a eu Ado avec son public: c’était froid.Jamais pendant ses chansons elle n’a vraiment cherché à haranguer la foule, résultat y a pas eu cette impression de communion entre la scène et le public, d’ailleurs il aura fallu un peu plus d’une heure pour qu’elle commence a parlé à la foule. Point positif, ses propos ont eu le droit a une traduction fidèle mais simplifié de ce qu’elle disait via un texte sur les écrans (je ne dirais rien sur le fait que si il a été possible de traduire ça, alors pourquoi personne n’a pas pris la peine de traduire les avertissement affiché au début du concert…). évidemment, elle a juste sorti les banalités que tous les artistes internationaux (non francophones) balancent durant leur passage en France avec les traditionnels « bonsoir Paris » et ça va? » (en français dans le texte), les classiques « le français c’est compliqué mais j’aimerais bien l’apprendre » mais également une choses qui m’a titillé l’oreille: a un moment pour présenté son statut d’utaite, elle commencé une phrase résumant la culture musicale japonaise (de mémoire, elle a commencé sa phrase par 日本音楽の文化) aux vocaloids et tout ce qui gravite autour …heureusement que la traduction à tout simplifié, ça m’a empêcher d’augmenter ma calvitie en m’arrachant les cheveux.
Autre point qui m’a choqué durant son interlude: Ado en grande princesse, n’a pas daigné a présenter ses gueux de musiciens, c’est peut-être anodin, mais un manque respect pareil mérite d’être souligné (Les fameux respect et politesse des japonais dans toutes leur splendeurs).

Avant de finir ce très (trop long article) je me dois de vous partagé quelque réflexion que j’ai eu durant le concert et qui m’ont valu des légers fou rire:
d’abord, prenez une techno bien énervé, des lumières a effet stroboscopique, et rajouter Ado danser dans sa cage (avec tout le jeu d’ombrage que ça implique) et vous vous retrouver dans une ambiance type boite de nuit berlinoise underground la clientèle légèrement excentrique et un peu glauque digne des caméras de Tracks

Ne me dites pas que je suis le seul a penser ça ! (capture d’écran : Ado Japan Tour 2023 “MARS” [Beyond LIVE Channel 2023.10.27])

Ensuite je ne remercie pas le génial youtubeur Taketaka, qui a cause de sa parodie d’Asura-chan a complétement esquivé dans mon esprit la version originale des paroles.

Contrairement à Jean-Claude Duss, voici venu le moment de conclure:
bien qu’étant un concert d’une excellente qualité en terme de production, ce fut une expérience en demi-teinte, car autant on a eu droit a une excellente prestation d’Ado, des musiciens de très haut niveau, et une imagerie scénique qui en a mis plein les mirettes, autant je ne peut m’empêcher de penser que ce fut une une expérience moyenne
– du fait de l’acoustique moyenne de la salle
– du fait des musiciens se contentant bêtement de jouer leur partition sans créer de surprise par manque d’espace
– du fait d’une Ado peu communicative avec son public et qui en plus a négligé ses musiciens en ne les présentant pas ( aucune excuse et aucun pardon a cet oubli !)
En revanche au vu du succès du concert (la salle était complète si je ne m’abuse), nul doute qu’Ado reviendra en France, et il n’est pas impossible de penser qu’un Bercy serait assez facile a remplir voir même en dehors Paris pour changer, il y a multitude de salles de concerts en province ayant des capacités de 10 000 personnes voir plus.
On ne peut qu’espérer que cela crée un appel d’air auprès des tourneurs pour d’autre gros artistes issus du milieu des utaites voir même de la scène pop japonaise en générale qui nécessite la mise en place de grosses installations scéniques.

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